LA TUNISIE : pays de fêtes et night clubs de grande qualité ! MAIS ...

Publié le par Une autre vie !

Cet article est paru dans le Journal " LA PRESSE " et mérite réflexion, car il ne s'applique pas qu'à la TUNISIE !

Je rappelle qu'au 25 juillet 2007 : 100 € = 172 Dinards Tunisiens

La loi du plus riche ?

Qu’on soit adepte ou pas, on s’est tous, un jour ou l’autre, retrouvé dans une boîte de nuit, une discothèque En somme, dans le refuge des «night clubbers», comme on aime les définir, ce qui correspond dans notre dialecte aux «sahhara» (veilleurs ou couche-tard).

 

 

 

Eh oui, notre pays a su suivre la nouvelle vague, le nouveau style de vie à la «batman» où les gens se lèvent le soir pour faire la fête et se couchent le matin, comme des vampires. Mais voilà, alors que la légende veut que les vampires boivent du sang, la réalité des night clubbers leur inflige le rituel de boire de l’alcool Donne-t-on le choix aujourd’hui aux jeunes de boire ou non de l’alcool au cours des soirées en boîte? En vérité, il est clairement stipulé que personne n’est obligé d’en consommer, seulement pour avoir sa table, pouvoir s’installer confortablement et garder sa dignité dans ce genre d’endroits, il faut non seulement en ingurgiter, mais en plus réserver une ou plusieurs bouteilles selon le degré de respect auquel on veut avoir droit

 

 

 

 

Les règles du jeu

 

 

 

 

 

«Ne retarde plus les gens qui ont ramené leur bouteille», criait le portier d’une boîte sélecte à Sousse à son confrère, lors d’une soirée spéciale la semaine dernière. Ainsi, pendant que les gens se bousculaient devant la porte, on déroulait le tapis rouge à ceux qui ont ramené leur propre bouteille. Et pour cause, lorsqu’on a avec soi sa propre boisson, on paye un droit de bouchon, une sorte de billet d’entrée de la bouteille qui s’élève à 140 ou 150 dinars dans la plupart des boîtes, sachant qu’une bouteille permet de faire entrer six personnes et qu’il faut absolument qu’il y ait des filles Logique? Abus? Ou n’importe quoi? Peu importe, la plupart des jeunes ont compris et accepté ces «commandements». Et ce n’est pas terminé puisqu’en plus, les boîtes de nuit sont divisées en quartiers: il y a le carré VIP, l’endroit le plus chic, on y voit des gens «nickel» dont le nom nous rappelle telle ou telle personnalité. Il y a ensuite les tables «fringale» qui coûtent en moyenne 700 dinars et où on a droit à deux bouteilles d’alcool pour un maximum de huit personnes. Il y a également les tables qui coûtent dans les 1.200 dinars et qui peuvent aller jusqu’à 2.000. Elles vous donnent droit à deux bouteilles d’alcool plus une de champagne pour un maximum de dix personnes. Commence alors le concours du plus riche et de celui qui est à la table la plus chère

 

Mais supposons maintenant qu’un groupe de jeunes décide à l’improviste d’aller faire la fête dans un de ces endroits publics censés être ouverts à tout le monde. Comptons les obstacles: il ne faut surtout pas être un groupe de garçons non accompagnés. Par contre, si vous êtes une bande de filles, quel que soit votre nombre, vous êtes toujours les bienvenues.

 

 

Si vous n’avez pas assez d’argent pour acheter une bouteille qui, rappelons-le au passage, coûte le double du droit de bouchon, vous êtes «jeté» sur la piste comme les gladiateurs jadis, et à vous de tenir le rythme. Vous n’avez ni le droit de vous asseoir ni de sortir respirer de l’air frais, vous êtes bousculé de tous les côtésBonjour la fête!

 

 

Il faut dire que de nos jours, on ne va plus tellement en boîte pour danser. Tout est une question de «vice» (dans le sens de «m’as-tu vu?»). On programme la sortie des semaines à l’avance pour réunir le budget nécessaire, sans parler du fait qu’on ne peut se permettre de remettre les mêmes habits deux fois! Ce serait la honte et un «manque» de respect envers les autres «sahhara» qui se ruinent en shopping pour avoir les vêtements les plus chers Bref, l’endroit où l’on était censé se distraire s’est transformé, semble-t-il, en une source de stress où l’on doit faire ses «preuves» et se distinguer par la griffe de ses fringues et la catégorie de son carré dans la boîte. D’ailleurs, c’est bien simple, si vous vous arrêtez un instant de danser pour observer autour de vous, vous verrez de jeunes gens avec leurs verres à la main comme pour dire: «voilà je bois de l’alcool! Je suis des vôtres» tout en accompagnant le rythme de l’autre main. Quel défoulement! Aujourd’hui, la boîte de nuit est l’endroit où on exhibe sans retenue sa fortune, et honte à ceux qui osent y aller juste pour s’amuser sans avoir vraiment de quoi adhérer au «spectacle» impressionnant des «authentiques» night clubbers.

 

 

 

 

 

De l’autre côté du rideau

 

 

 

 

 

Maintenant, cap sur l’autre côté du rideau. Les boîtes de nuit se disputent les plus grands DJ pour assurer le public. Oui, mais à quel moment exactement le Djing est-il devenu un art à part entière? Peut-être au moment où les DJ ont cessé de mixer les morceaux des autres pour créer leurs propres œuvres Depuis quand est-ce qu’un DJ coûte plus cher qu’un chanteur ou un acteur?Peut-être depuis que les «night clubbers» sont devenus une race à part et qu’ils ont «décidé» que les DJ représentaient leur «eau de vie»! Oui car de nos jours le recrutement d’un DJ peut dépasser les 40 mille dinars…Et dire qu’il y a tout juste dix ans, on n’entendait même pas parler de ces gens qui mixaient les plus beaux morceaux des artistes phare du moment pour permettre aux jeunes de décompresser. Depuis, les choses ont bien changé des deux côtés, les DJ sont devenus reconnus et une bonne partie du public s’est sélectionnée toute seule pour se transformer en une sinistre bande de snobinards.

 

 

 

 

 

De vraies entreprises

 

 

 

 

 

Cela étant, on doit reconnaître que les boîtes de nuit ont l’avantage aujourd’hui de faire travailler deux fois plus de monde, presque autant que dans une moyenne entreprise! A l «Oasis» à Hammamet, par exemple, il y aurait plus de 120 employés dont la «sécurité» qui veille, entre autres, à ne pas faire entrer monsieur tout-le-monde. La sélection qui se fait de nos jours dans les boîtes peut en quelque sorte se comprendre, puisqu’on a hélas assisté, pas mal de fois, à des bagarres signées un «passager» entré par hasard, qui a consommé sans vouloir payer ou qui a été tenté de voler le sac d’une demoiselle VIP. Bref, les gérants préfèrent avoir affaire à une certaine classe sociale pour éviter les accrochages et les problèmes qui pourraient leur coûter la réputation, et même la fin de leurs établissements. Et si de nos jours la sélection ne se fait que par l’apparence de l’argent, il faut reconnaître que c’est le seul moyen de savoir si quelqu’un vient en trouble-fête ou pas.

 

 

Cela dit, avec une clientèle plus ou moins aisée, il reste toujours le problème de la drogue car il y a certains parmi ce genre de clients qui ne se refusent rien. Ce n’est un secret pour personne que plusieurs boîtes de renommée ont déjà été obligées de fermer à cause de problèmes liés à ce phénomène. Sans compter le nombre inimaginable de jeunes mineurs qui se procurent des cartes d’étudiant pour avoir accès à ces espaces et pouvoir consommer de l’alcool! On a beau être prudent et vigilant, les jeunes d’aujourd’hui savent contourner tous les interdits.

 

 

Par ailleurs, la nouvelle tendance du moment est d’assurer un spectacle en plus de la musique: des danseurs dans les boîtes les moins «in» et des «artistes» à demi-nues dans des «cages» (avis aux voyeurs) et des vedettes de renommée ramenées pour des soirées spéciales dans les boîtes top qui se conforment aux modèles internationaux Incitation? Tentation? Ou juste une volonté de s’inscrire dans le registre international? En tout cas, tant que ça ramène du monde et que ça fait plaisir au publicCar, comme on dit, les commerces les mieux réussis sont ceux qui ont pour devise la célèbre citation«le client est roi». Eh oui, la boîte de nuit s’est transformée en un véritable commerce qui vend tout: places, alcool, spectacle, «prestige», nom du DJ Ne manquerait plus que l’oxygène pollué que l’on y respire.

 

 

 

 

 

Ce qu’on pourrait leur reprocher

 

 

 

 

 

Il est vrai que durant les soirées dans les boîtes de nuit, tout le monde est content, on s’amuse, on s’éclate à sa manièreOui mais les gérants qui obligent presque les jeunes à consommer de l’alcool devraient penser un peu plus à la sécurité. Ce qu’on entend ici par sécurité n’a rien à voir avec les grands messieurs costauds prêts à intervenir en cas d’embrouille. Nous pensons plutôt à un personnel médical par exemple qui pourrait intervenir lorsqu’un jeune est mal en point ou quand il s’évanouit, ce qui n’est pas rare.

 

 

 

 

 

Un alcootest «blanc»

 

 

 

 

 

D’un autre côté, ce personnel pourrait effectuer un test d’alcool à la sortie de la boîte sans infliger, en cas de résultat positif, de pénalité à celui qui va conduire, mais juste pour qu’il se rende compte qu’il ne peut pas le faire. Et comme il arrive très souvent que des bouteilles et des verres se brisent et blessent pas mal de gens, que des accidents de brûlures à la cigarette (fréquents lorsqu’on danse sur une piste pleine) ont toujours lieu, la présence d’un personnel médical est indispensable. Cela dit, les clients sont aussi à blâmer car ils devraient être conscients que boire sans modération est très dangereux et conduire juste après l’est encore plus. Et puis franchement, accepter de payer des sommes folles pour aller dans une boîte de nuit et ne pas pouvoir danser, ça frôle le ridicule!

 

 

Il faudrait que les jeunes songent à se décoincer et à dépasser la frime pour pouvoir réellement profiter de leurs soirées avant d’avoir vidé la bouteille qu’ils ont commandée. En effet, l’ambiance au début de la soirée est toujours peu agréable, c’est toujours lorsque les bouteilles commencent à se vider que l’ambiance de fête commence à s’installer, l’alcool laisse place aux sourires enchantés et aux mouvements nonchalants des night clubbers sous les yeux ravis du gérant qui sait pertinemment qu’un jeune qui commence à boire ne s’arrête qu’à la fin de la soirée

 

 

 

Les règles d’or du parfait night clubber

 

 

 

 

1. Il faut absolument avoir dans ton groupe au moins autant de filles que de garçons. Des filles en surnombre sont toujours les bienvenues!

 

 

2. si tu veux te sentir à ta place, ne pas hésiter à consommer de l’alcool.

 

 

3. T’arranger nécessairement pour contacter la boîte quelques jours à l’avance, afin de réserver une table.

 

 

4. A moins de vouloir payer le prix fort en achetant une bouteille à l’intérieur, ramènes-en une avec toi, le droit de bouchon te coûtera moitié prix.

 

 

5. Il est indispensable d’avoir un style particulier et soigné, des chaussures jusqu’à la marque du gel utilisé pour ne pas avoir l’air ringard au milieu des snobinards.

 

 

6. Tu sais danser à la night clubber? C’est-à-dire prendre ton verre à la main droite, suivre de l’autre le rythme de la musique et afficher un sourire reflétant ta joie d’être de la fête? Si tu n’en es pas capable, tu ne seras jamais admis en tant que night clubber.

 

 

 

 

Comment contourner  ces règles et s’amuser?

 

 

 

 

 

1. S’il n’y a pas assez de filles dans ton groupe, celles t’accompagnant peuvent entrer et sortir pour faire entrer un maximum de garçons.

 

 

2. Si tu ne veux pas boire d’alcool, tu peux consommer une boisson énergétique. C’est très «in» en ce moment.

 

 

3. Si tu n’as pas réservé de table, tu peux aller dans une boîte où il y a des chaises autour du comptoir du bar; ainsi, si tu as envie de t’asseoir, tu peux le faire.

 

 

4. Tu n’es pas du genre à faire du shopping dans les endroits chic, avec un peu d’imagination tu peux te confectionner un look superbe avec ce que tu as!

 

 

5. Tu peux danser comme tu veux si tu n’es pas du genre timide qui craint le regard des autres. De toute façon, dis-toi qu’il fait pratiquement noir sur la piste et qu’il est donc impossible de te reconnaître dehors. Après tout, le ridicule ne tue pas!

 

 

 

 

 

Voilà, maintenant à toi de choisirsi tu veux aller en boîte en «parfait» night clubberpour frimer ou en anonyme pour t’amuser et te défouler.

 

 

 

 

 

Leïla C.

 

 

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