C'est l' AID ! Bonne Fête !

Publié le par respect et tradition

Un souffle festif qui anime la ville de TUNIS.....

La Presse - Depuis quelques jours, les ruelles périphériques de la capitale et même celles centrales s’animent d’un rythme particulier. Des étalages occasionnels sont posés ici et là. On y propose divers ustensiles de cuisine, c’est que l’Aïd, c’est demain. Une fête qui revêt pour la majorité de nos concitoyens une importance particulière.

 

 

 


Les ménagères s’occupent de leur cuisine, certaines vont jusqu’à se procurer une nouvelle vaisselle. Et exactement comme à l’occasion de Ramadan, la cuisine se retrouve entourée de tous les égards.

 

 

 

Les épices se remettent au goût du jour, les ménagères s’approvisionnent en piment séché, ail, menthe séchée et diverses autres épices qui rendent leurs plats encore plus relevés.

 

 

 

Samedi dernier, en fin de matinée, les différentes rues qui entourent le Marché central sont submergées par la foule. Les vendeurs occasionnels, installés tout le long de la rue de la Commission jusqu’en haut de la rue Sidi Boumendil, en passant par la place d’El Kherba, marquent, comme à leur habitude, l’événement. Ils exposent, en effet, des marchandises parfaitement adaptées à la circonstance.

 

 

 

Si, à la rentrée scolaire, on ne trouvait sur ces lieux que des cartables, des stylos, des cahiers et autres fournitures, aujourd’hui, on nous offre une riche panoplie d’ustensiles de cuisine à des prix toujours très abordables. Il faut dire, ainsi,comme le note Samia, venue faire ses achats, la qualité proposée demeure moyenne : «Les produits qu’on achète ici ont une durée de vie limitée, on les utilise de façon circonstancielle et on est obligé de refaire les mêmes achats chaque année».

 

 

 

Des assiettes décorées, des verres, des couteaux, des brochettes, des sets de table, des plateaux, des serviettes, du papier aluminium et tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la cuisine, sont disponibles dans ces commerces. «Ici, chacun trouve ce qu’il cherche sans être obligé de dépenser beaucoup d’argent», note Fethi, un jeune vendeur qui se dépense à fond pour attirer les clients, tantôt en criant les prix, tantôt en essayant de les faire arrêter devant son étal. Un autre vendeur s’adonne à une démonstration de découpage pour vendre ses couteaux. Un tas de pommes de terre et de carottes coupées s’empile devant lui.

 

 

 

Plus on remonte la rue de la Commission pour nous rapprocher de la rue Sidi Boumendil, plus la foule est dense et plus les voix s’élèvent. On a encore plus de mal à se frayer un passage parmi les badauds qui entourent les marchands pour demander les prix ou pour les débattre. Tous prennent leur temps et ne semblent nullement dérangés par les bousculades. D’ailleurs, Samia reconnaît ressentir un grand plaisir à se mêler, ainsi, aux gens : «Ce sont ces moments qui marquent la spécificité de telle ou telle fête».

 

 

 

Dès qu’on contourne la rue pour longer la rue d’Espagne, des odeurs de bkhour nous submergent. Les vendeurs de bkhour et de diverses autres substances odorantes se sont installés tout le long de cette rue. Karim est originaire de Gabès, il vient chaque année pendant les fêtes pour vendre des produits qu’il ramène d’El Hamma, entre autres le bkhour, une denrée qu’il considère plutôt rare dans la capitale. L’Aïd est, en effet, une occasion où l’on doit, absolument, encenser les lieux du sacrifice et imprégner la maison d’une atmosphère particulière, celle spécifique aux lieux de culte et aux mausolées. Une atmosphère qu’on parvient, immanquablement, à créer dès qu’on met les premiers morceaux de bkhour à brûler.

 

 

 

Attirés par les senteurs qui enivrent les sens et calment les nerfs, déjà fatigués par les bruits environnants, on est vite tenté de se procurer un mélange de ces herbes.

 

 

 

Juste au coin de la rue, une boutique spécialisée dans l’aiguisage est submergée de monde. Le lieu devient dans de telles circonstances un passage incontournable. Malgré les prix, relativement élevés, tout le monde y va.

 

 

 

Les marchandises exposées par terre couvrent les trottoirs des deux côtés, et ce, jusqu’à la rue Jamel-Abdennasser. Les produits se côtoient et rivalisent au niveau des prix. Étourdi par tant de bruits, de voix et d’objets, le client ne sait plus quoi choisir ni quoi acheter. Et si pour certains, cette virée rime avec plaisir, pour d’autres, elle n’est qu’une corvée stressante et fatigante.

 

 

 

 

 

 

 

Nadia CHAHED pour le journal LA PRESSE du 09/01/2006
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